Novedad editorial: Althusser et Spinoza. Détours et retours (Juan Domingo Sánchez Estop).

Spinoza était un auteur dérangeant dans son siècle et le reste aujourd'hui. Sa pensée resurgit quand on la croit refoulée pour ébranler des certitudes dont celles du marxisme, qui a subi l’impact du spectre de Spinoza convoqué par Althusser.
Il y a des philosophies dont il n'est pas facile de se débarrasser, qui, de façon directe ou par le détour de critiques et de dénégations, s’imposent par-delà les siècles dans le débat philosophique. Spinoza dérangeait déjà dans son siècle et reste insupportable aujourd’hui. Le marxisme, devenu un dogme quasi religieux, a lui aussi dû subir l’impact du spectre de Spinoza convoqué par Louis Althusser. Dans les différents thèmes qui marquent sa carrière de philosophe, de l’antihumanisme théorique à la théorie de la causalité structurale et jusqu’à la découverte d’un matérialisme aléatoire, Althusser s’est soutenu de Spinoza. Spinoza a appris à Althusser ce que sont la lecture et l’écriture, le rapport entre la théorie et la politique, la réalité, la matérialité même de l’imagination et de l’idéologie. Celui que Vermeer avait possiblement dépeint comme un géographe et comme un astronome a permis à Althusser – qui le rapproche de Machiavel – d’exploiter la topique marxiste et de dessiner des cartes, voire des plans de bataille. Le marxo-spinozisme althussérien inspire aujourd’hui de nombreux travaux théoriques et de plus en plus de pratiques politiques.

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